La dévotion moderne
Dans ces monastères, il n’est pas question de débats théologiques théoriques : l’idée centrale est le renouvellement des pratiques de la vie religieuse. L’essence même de celle-ci est une immersion totale dans la vie de Jésus et une imitation de la vie de Jésus. L’écrit le plus important et le plus influent documentant ces idées est « De imitatione Christi », « L’imitation de Jésus-Christ », attribué à Thomas a Kempis, qui meurt en 1471. Thomas a Kempis passe la majeure partie de sa vie retiré au monastère St-Agnetenberg, près de Zwolle. Son travail principal consiste à copier des livres, mais il en écrit également quelques-uns. « L’imitation de Jésus-Christ » est l’un des livres les plus diffusés dans le monde. Aujourd’hui, il en existe plus de 3000 éditions différentes.
On peut interpréter ce livre comme le « journal intime d’une âme sur le chemin de la perfection » (E. Iserloh). Dans de nombreuses phrases pleines de sagesse s’exprime l’idée que l’imitation de Jésus-Christ peut être atteinte par le renoncement au monde et l’attachement à Jésus-Christ : « Apprenez à mépriser les choses extérieures et à vous donner aux intérieures, et vous verrez le royaume de Dieu venir en vous. » (II,1,1et suiv.) La « Devotio moderna » n’a pas mené directement à la Réforme. Il est possible que Luther ait connu certains de ses représentants, mais cela n’est pas certifié. Mais la Réforme a intégré et modifié ce mouvement réformateur, de même que l’Humanisme, par exemple. Dans la Réforme, la protestation contre toute forme de dévotion extérieure devient beaucoup plus fondamentale et se transforme en concept théologique. La Devotio moderna a néanmoins préparé le terrain pour une réforme théologique. Le fait que plus tard, de nombreux ecclésiastiques en Allemagne et aux Pays-Bas se sont laissé convaincre par la « Devotio moderna » en fait un mouvement précurseur de la Réforme.
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