L’accès au pastorat ne se fit pas d’un seul coup. On parla tout d’abord de « ministères féminins », en se demandant en particulier si la spécificité des femmes ne devait pas les orienter vers des ministères spécialisés (aumôniers d’hôpitaux, de maisons des retraites, de mouvements de jeunesse). À Genève, en 1918, fut fondé un Institut des Ministères féminins qui prépara à l’exercice des fonctions d’« assistantes de paroisses » ou d’« aides-pasteurs ». Ce n’est que progressivement que toutes les restrictions tombèrent et que les femmes eurent le même statut que leurs collègues masculins. L’accès à la pleine responsabilité pastorale et sans discriminations aucunes se fit donc très progressivement et par étapes successives.
Schématiquement, on peut distinguer 4 étapes ;
d’abord un « ministère féminin » à côté du ministère pastoral et d’un rang inférieur à lui ;
puis un ministère centré sur certaines formes (non paroissiales) du pastorat ou sur certaines de ses dimensions (la catéchèse, la prédication dans certains cas et pour un public particulier : personnes âgées, auditoire féminin...) ;
troisième temps, un ministère pastoral à part entière, mais à condition d’être célibataire ;
enfin le ministère pastoral dans toutes ses attributions que la femme soit mariée ou non.
- 7 « Walk, my sister ». The ordination of women: reformed perspectives, 1992: 165.
6En 2001, en France, les femmes formaient 15 % du corps pastoral de la Fédération Protestante de France (157 femmes sur un total de 1032 pasteurs). Mais dans les deux principales Églises de cette Fédération, l’Église Réformée de France et l’Église de la Confession d’Augsbourg d’Alsace et de Lorraine (luthérienne), les taux atteignaient respectivement, en 2001, 23 % et 20 %.
À l’échelle mondiale, la grande majorité des Églises Luthériennes et Réformées admettent aujourd’hui le ministère pastoral des femmes. Selon des statistiques de 1992 produites par l’Alliance Réformée Mondiale - qui rassemble 177 Églises de tradition calviniste ou congrégationaliste de 87 pays -, seulement 25 % des Églises membres de cette Alliance n’acceptaient pas encore l’ordination des femmes7.
Les femmes étant devenues pasteures, elles sont aussi amenées à ordonner d’autres femmes au ministère pastoral : ainsi, dès 1979 en Suisse alémanique (canton d’Argovie) une femme, la pasteure Sylvia Kolb consacrait-elle une autre femme, la pasteure Christine Nôthiger‑Strahm.
Les origines sociales des pasteures se sont diversifiées et la majorité d’entre elles sont mariées. On voit aussi de plus en plus apparaître des couples pastoraux, c’est‑à‑dire des couples où l’homme, comme la femme, sont pasteurs.
Alors que certains pasteurs, dans les années qui suivirent l’accès des femmes au pastorat, évoquèrent le risque d’une forte féminisation de la profession - comme, par exemple, celle du corps enseignant -, on est loin du compte quarante ans après l’officialisation pleine et entière du ministère pastoral des femmes dans les Églises Luthériennes et Réformées de France. La possibilité pour les femmes de devenir pasteur ne s’est pas traduite par un raz de marée féminin même si la proportion de femmes parmi les pasteurs augmente lentement au fil des ans.
- 8 Cette enquête, qui a été financée par l’Association des Pasteurs de France et qui s’est déroulée da (...)
7Accéder à un rôle longtemps réservé aux hommes est une chose, l’exercer en est une autre. À cet égard, il est nécessaire d’étudier la façon même dont les femmes pratiquent le ministère pastoral. Le pratiquent-elles comme les hommes ou ont-elles leur manière à elles de le pratiquer ? Si la réponse à cette question est positive, cela signifie-t-il que les femmes, en accédant au ministère de pasteur dans les Églises protestantes, contribuent à le transformer, à le faire évoluer ?
Quelle est la condition des pasteures aujourd’hui et en quoi leur façon même d’assumer le pastorat et de l’exercer révèle‑t‑il certaines mutations du rôle de pasteur ? Telles sont les questions qui sont au centre de l’enquête quantitative et qualitative effectuée en 1995-1998 auprès des pasteures exerçant dans l’une ou l’autre Église rattachée à la Fédération Protestante de France8.
La présente contribution donne un premier aperçu des résultats de ces enquêtes en insistant sur le cadre général d’interprétation qui permet de les éclairer. La relative féminisation du pastorat participe en réalité d’une transformation plus générale de la pratique pastorale, une transformation allant dans le sens d’une décléricalisation encore plus marquée du ministère pastoral. La prise de responsabilité des femmes dans les Églises, au niveau ministériel, s’inscrit dans des évolutions plus générales concernant le religieux chrétien tel qu’il est vécu dans les sociétés occidentales actuelles, des évolutions qui engagent une redéfinition des rapports clercs/laïcs.
Pour en savoir plus, lisez le compte-rendu de cette enquête ici
1 Corinthians 14: 34" Let [your] women be silent in the assemblies, for it is not permitted to them to speak; but to be in subjection, as the law also says.
RépondreSupprimer35 But if they wish to learn anything, let them ask their own husbands at home; for it is a shame for a woman to speak in assembly.
36 Did the word of God go out from you, or did it come to you only?
37 If any one thinks himself to be a prophet or spiritual, let him recognise the things that I write to you, that it is [the] Lord's commandment."
It's important that it is at this point that the apostle reminds us that as apostle his word is the Lord's commandment.
Hello brother David, hope you are well, thanks for your comments. God bless you!
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