mardi, juillet 09, 2024

Prions pour tous les cubains!

 Mes amis, prions pour tous les cubains!


Des centaines de manifestants sont descendus dimanche dans les rues de Santiago de Cuba (Sud-Est), deuxième ville du pays, où les habitants ont été privés d’électricité à plusieurs reprises ces derniers jours, parfois 14 heures durant.

Le président cubain Miguel Diaz-Canel a déclaré sur le réseau social X que « plusieurs personnes ont exprimé leur mécontentement concernant le service électrique et la distribution de nourriture ».  

Il a mis en garde contre « les ennemis de la Révolution » qui exploitent ce contexte « à des fins déstabilisatrices », fustigeant « des terroristes basés aux États-Unis, que nous avons dénoncés à plusieurs reprises, qui encouragent des actions pour déstabiliser le pays ».

L’ambassade des États-Unis à Cuba a appelé sur X le gouvernement cubain à « respecter les droits […] des manifestants ». Le ministre cubain des Affaires étrangères, Bruno Rodriguez, a ensuite exhorté Washington à ne pas « s’ingérer dans les affaires intérieures du pays », sur le même réseau social. Sur les réseaux sociaux, des images de manifestations à Santiago de Cuba, ainsi qu’à Bayamo, dans la province de Granma voisine, ont été diffusées sans que l’AFP puisse en vérifier l’authenticité dans l’immédiat. À Santiago de Cuba (510 000 habitants), « les gens criaient “nourriture et électricité” », a raconté par téléphone à l’AFP un habitant ayant requis l’anonymat. L’électricité est revenue plus tard dans la journée et « deux camions de riz » ont été acheminés. Les services internet de données pour les téléphones portables ont été suspendus dans la ville, selon plusieurs témoins.

« Tout est cher »

Les longues pannes de courant et les pénuries alimentaires ont poussé les gens à « sortir dans la rue », a expliqué une esthéticienne âgée de 28 ans, vivant dans un autre quartier de Santiago et qui a également souhaité garder l’anonymat. « Tout est cher et les salaires sont bas ».

« Espérons que des solutions émergent », a déclaré par téléphone l’archevêque local, Dionisio García, confirmant que la situation « était très difficile » dans la ville en raison des coupures et espérant que « tout le monde puisse vivre avec davantage de sérénité et de tranquillité ».

Depuis début mars, Cuba fait face à une nouvelle vague de pannes dues à des travaux de maintenance sur la centrale thermoélectrique Antonio Güiteras, la plus grande de l’île, située dans la province de Matanzas (centre), à une centaine de kilomètres à l’est de La Havane.

Ce week-end, le problème a été aggravé par la pénurie de carburant qui affecte tout le pays. Le combustible est nécessaire pour alimenter les autres centrales thermoélectriques opérationnelles.  

L’ensemble de l’île de Cuba a été « affectée » par des coupures de courant, y compris la capitale, ont indiqué samedi les autorités cubaines.

La manifestation de dimanche est la plus importante depuis celles de 2022 lorsque l’île a connu des pannes quotidiennes d’électricité qui avaient déjà provoqué des protestations dans plusieurs provinces ainsi qu’à La Havane.  

En 2022, Cuba avait connu une baisse sans précédent de sa production électrique et même une panne généralisée provoquée par l’ouragan Ian le 27 septembre. La situation s’était améliorée en 2023.

Le système de production d’électricité de Cuba se compose de huit vieilles centrales thermoélectriques, ainsi que de générateurs et de huit bateaux-générateurs loués à la Turquie, également affectés par le manque de carburant. L’économie cubaine ne parvient pas à se relever depuis la pandémie de coronavirus. Les faiblesses de son système centralisé se sont aggravées, en même temps que s’est renforcé l’embargo américain, en vigueur depuis 1962. En 2023, le PIB s’est contracté de 2 %, selon les chiffres officiels.

Il y a près de trois ans, Cuba a connu d’importantes manifestations antigouvernementales après des mois de confinement et d’absence de touristes. Le 11 juillet 2021, des milliers de Cubains manifestaient de manière inédite aux cris de « Nous avons faim ! » ou « À bas la dictature ! ». Des centaines de manifestants ont été condamnés à des peines allant jusqu’à 25 ans de prison.

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